jueves, 24 de julio de 2014

Le Makhzen veut-il torpiller les négociations d’Alger sur le Nord-Mali ?

Le Makhzen veut-il torpiller les négociations d’Alger sur le Nord-Mali ?
 
Au moment où un site électronique, dont on ne sait trop s’il est algérien, même s’il est basé à Alger, veut occulter les succès indéniables de la diplomatie algérienne qui serait, selon lui, «léthargique», au Maroc, medias officiels ne peuvent cacher leur dépit face aux réussites de notre diplomatie depuis l’arrivée à sa tête de Ramtane Lamamra, l’un des plus brillants diplomates de sa génération. Ainsi, après la violente réaction du MAE marocain qui n’eut d’autre recours que l’insulte, alors qu’il était pris de court par la nomination par l’Union africaine d’un représentant spécial pour le Sahara occidental, le Maroc joue les ingérences pour torpiller les négocaitions d’Alger sur le règlement de la crise du Nord-Mali .
 
En effet, selon des médias du Makhzen, le Premier ministre malien, Moussa Mara, a invité le Maroc à «continuer à jouer de son influence» en vue d'une solution de paix durable et définitive au Mali. D’après les mêmes sources, «les autorités algériennes et le président mauritanien, Mohamed Ould-Abdelaziz, qui preside l’Union africaine, ont tout fait pour exclure le Royaume des circuits d’efforts pour la paix entre le gouvernement de Bamako et les Touareg du Nord-Mali». Cette information confirme que les experts ne se sont pas trompés, en situant le risque d’obstacle à la réussite de la démarche de paix engagée par l’Algérie dans les tentatives du Maroc de poser des entraves à sa mise en oeuvre. Mais ils ont sans doute eu raison, aussi, d’ajouter que ces tentatives sont vouées à l’échec. Le Maroc enrage, encore une fois, devant le succès de la diplomatie algérienne qui va se concrétiser dans la signature d’une feuille de route pour la mise en oeuvre d’un cadre de négociation directe entre le gouvernement malien et les organisations armées, représentant les communautés de l’Azawad. Le statut de chef de file des négociateurs est reconnu et accordé à notre pays dans un processus encadré par l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne. La diplomatie algérienne est active dans son voisinage et cela ne plaît pas au Maroc qui s’obstine à prêter à notre pays des intentions de positionnement sur l’échiquier africain et, dans ce cas précis, sahélien.
À croire que le prestige de l’Algérie serait artificiel et aurait donc besoin d’être valorisé par un activisme diplomatique, comme c’est le cas pour le Maroc. C’est oublier l’histoire des relations entre l’Algérie et ses voisins, et plus largement avec les pays africains.
L’Algérie a toujours eu une politique active à l’égard du continent et plus particulièrement lorsque se fait sentir le besoin de son intervention, sans ingérence dans les affaires intérieures des pays, comme le dicte son príncipe de politique étrangère. Le dernier acte, en date de cette politique, est dans la reunión coprésidée, hier, à Tébessa par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, sur les questions sécuritaires, mais aussi les relations bilatérales et en rapport avec le développement. Il est évident que le Maroc, lesté par le gros problème de décolonisation du Sahara occidental qu’il traîne, est fortement handicapé dans sa politique africaine. C’est encore plus vrai maintenant que l’UA a décidé de s’impliquer davantage dans le conflit qui oppose le Polisario au Maroc, comme en atteste la nomination de l’ancien président mozambicain, Joachim Chissano, au poste d’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental. Et si le Royaume conteste cette décision, c’est moins parce qu’il y voit la main de l’Algérie, ce qu’il avance comme prétexte, mais parce qu’elle confirme l’appréciation de l’instance africaine concernant le caractère du conflit au Sahara occidental, à savoir un problème de décolonisation. Une question d’autant plus essentielle pour l’UA qu’elle porte entre autre sur le non-respect par le Maroc du principe cardinal de l’intangibilité des frontières et de l’engagement solennel pris par feu Hassan II devant ses pairs au Sommet de Nairobi d’accepter le referéndum d’autodétermination du peuple sahraoui. Sans parler de la signature à Houston sous l’égide de l’ancien secrétaires d’État americain James Baker, de l’accord de paix traçant les modalités pratiques de l’organisation du référendum d’autodétermination. Un accord légèrement amendé, mais qui istitue le socle du plan de règlement onusien que le Maroc continue à obstruer.
 
Mokhtar B.