jueves, 7 de agosto de 2014

Comment un haut fonctionnaire algérien explique la peur panique du Maroc à l’égard de l’Algérie

Comment un haut fonctionnaire algérien explique la peur panique du Maroc à l’égard de l’Algérie

 
Salah-Eddine Mezouar  donne libre cours à ses «errements frénétiques». D. R.
Salah-Eddine Mezouar donne libre cours à ses «errements frénétiques». D. R.
Dans une longue déclaration faite à Algeriepatriotique, un haut fonctionnaire algérien s’est attaché à répondre point par point à Salah-Eddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères, qui a donné récemment libre cours à ses «errements frénétiques» lors d’un récent passage sur le plateau d'une télévision étrangère. En usant de métaphores, à coups de «lancers francs», qui renvoient au passé de joueur de basketball du ministre marocain, le haut fonctionnaire algérien aborde point par point les aspects des relations bilatérales qui indiquent clairement la responsabilité du Maroc dans leur détérioration. D’abord, l’agression de l’Algérie par le royaume en 1963, puis les affrontements entre le Polisario et les forces royales en territoire sahraoui, appelés bataille d’Amgala en 1976, ensuite l’épisode de la fermeture des frontières en 1995. Plus récemment, fait remarquer le haut fonctionnaire algérien, il y a eu la provocation du ministère marocain des Affaires étrangères qui avait rendu public, en 2005, un communiqué dans lequel il a fait comprendre clairement que le chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, n’était pas le bienvenu au Maroc, alors qu’il devait s’y rendre accompagné d’une délégation comprenant plusieurs ministres, dans le cadre d’un processus de normalisation de ses relations avec le Maroc que l’Algérie voulait lancer. Il rappelle les conditions posées par l’Algérie concernant les frontières : «Arrêt de la campagne de dénigrement contre l’Algérie, coopération efficiente et de bonne foi pour stopper les flux massifs de drogues et se résoudre, une fois pour toutes, à accepter que l’Algérie ne reniera pas sa position de principe qu’elle n’a eu de cesse de proclamer depuis le début, à savoir que la question du Sahara Occidental est une question de décolonisation qui relève de la responsabilité des Nations unies et qu’elle doit y suivre son cours imperturbable pour trouver une solution conforme à la légalité internationale » A propos de la construction maghrébine, le diplomate algérien rappelle ce qui suit : «C’est à la faveur de la reprise des relations diplomatiques, le 16 mai 1988, scellée par un communiqué commun par lequel les deux parties soulignent leur appui à un référendum d’autodétermination se déroulant dans une sincérité absolue sans contrainte d’aucune sorte, suivie le 5 juin de la même année par la réouverture des frontières, que s’est tenu, le 10 juin 1988, le sommet de Zéralda.» La partie marocaine avait ainsi accepté solennellement le principe du «découplage du processus de l'intégration maghrébine et du réchauffement des relations bilatérales de la question du Sahara Occidental qui, elle, doit rester du ressort des Nations unies en tant que question pendante de décolonisation». Il rappelle que «c'est le Maroc, et non l’Algérie, qui a pris l'initiative de geler les activités de l'UMA par une lettre adressée, en décembre 1995, par son ministre des Affaires étrangères de l'époque, Abdelatif Filali, à ses homologues maghrébins». En conclusion, le haut fonctionnaire algérien estime qu’à la base «de la stratégie de la tension et de la politique de la rupture que nos voisins marocains entretiennent savamment», il y a le «peur panique du Maroc à l’approche d’un rendez-vous crucial, en octobre prochain et en avril 2015, où l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, devra faire rapport au Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental dans le cadre de l’évaluation de tout le processus politique avec, à la clé, la possible redéfinition des paramètres devant guider la recherche d’une solution à la question du Sahara Occidental qui soit en conformité avec la légalité internationale et qui reléguerait aux oubliettes la thèse unilatérale et déséquilibrée de l’autonomie sur laquelle le Maroc a tant investi».
Houari Achour