miércoles, 13 de agosto de 2014

Stratégie pour le Sahel : l'UA fait sienne l'initiative algérienne pour la stabilité et le développement de la región


 
 
L'Union africaine (UA) a fait siennes l'initiative et la doctrine algériennes qui établissent, dans la région du Sahel, un «lien étroit» entre la stabilité et le développement. Dans un document sur la stratégie de l'Union africaine pour le Sahel, publié à l'issue de sa 449e session, le Conseil de sécurité et paix (CPS) a qualifié, de «prioritaires» le soutien à la collaboration entre les pays de la région, notamment de l'Algérie qui a un rôle «primordial» dans la stabilisation du Sahel, sur des projets d'infrastructures et de développement, l'insertion socioéconomique des jeunes et des femmes, le développement agricole et pastoral et le soutien à la résilience des populations.

A cet égard, le document préconise de faire l'inventaire des projets de développement dans la région et faciliter leur mise en oeuvre, d'entreprendre des travaux de réflexion sur les opportunités de coopération régionale en matière de développement d'infrastructures communes et faire un état des lieux dans ce domaine. Le CPS a également recommandé de mener des consultations auprès des pays de la région pour «leur faire comprendre les opportunités de coopération régionale qui existent et les encourager à en profiter pour monter des projets d'infrastructures communs». Il appelle, en outre, à «contribuer aux travaux de réflexion et d'analyse sur les opportunités d'insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes dans les pays du Sahel, de promouvoir les programmes de service civique d'action au développement (SCAD) dans ces pays et aider à mobiliser les fonds pour les financer, notamment les écoles de métier et le développement de l'artisanat».

A propos du secteur agricole, il préconise de «contribuer à l'adoption et à la mise en oeuvre de programmes et de projets susceptibles d'accélérer la croissance économique, d'appuyer les efforts nationaux et régionaux pour la préservation et la gestion durable des écosystèmes sahéliens, à travers notamment la préservation des équilibres dans l'interaction entre les activités humaines et les ressources naturelles disponibles». La stratégie plaide aussi pour la mise en oeuvre effective de l'initiative de «grande muraille verte pour la Sahara et le Sahel» de 2007 visant à lutter contre les impacts sociaux, économiques et environnementaux de la désertification dans la région en pour des actions en vue de soutenir la promotion et la modernisation de l'élevage. C'est dans cette optique que l'Algérie a entrepris une démarche, accordant la priorité à la stabilité et au développement du Sahel, soutenue par des tournées régionales du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s'inscrivent dans le cadre du raffermissement des relations anciennes et privilégiées qui unissent l'Algérie aux pays voisins.

Cette action vise à donner une impulsion aux relations bilatérales dans les différents domaines, consolider la concertation politique et renforcer la convergence de vues sur les enjeux et les défis auxquels fait face la région en termes de sécurité, de stabilité et de développement. C'est ce qui a laissé les pays du Sahel considérer que la coordination et la concertation avec l'Algérie sont une question «essentielle» pour réaliser la stabilité et le développement dans la région. L'initiative de l'Algérie dans la région, rappelle-t-on, a pour objectif d'amener la région à assumer ses responsabilités, à définir les actions devant être accomplies par ses partenaires et à limiter l'ingérence étrangère dans les affaires internes de la région.

En octobre dernier, lors d'une tournée dans la région, M. Lamamra avait indiqué que les présidents de la Mauritanie, du Mali et du Niger «ont été très favorables à l'initiative du président Bouteflika qui appelle à la concertation et à la coordination sur les questions relatives à la sécurité et au développement dans la région du Sahel», relevant des points de vue «en parfaite synergie avec les orientations de l'Algérie et nos actions communes, en tant qu'Africains et pays influents dans la région».

R. N.